Image Alt

Librairie

MARS 2005-2015 de Benoît BARALE

8,00

10 ans après MARS MMV, Benoît BARALE récidive et réalise la suite de son carnet dans les mêmes conditions d’écriture en temps réel, une page par jour, du 27 février au 2 avril 2015.

L’ouvrage présente ces nouvelles pages en perspectives avec celles déjà parues 10 ans auparavant aux éditions Groinge.

Plus qu’un livre sur le temps qui passe, l’exercice du carnet se présente pour l’auteur comme un terrain propice à l’expérimentation de nouvelles formes graphiques et narratives.

Les pages paires ont été réalisées entre le 27 février et le 2 avril 2005 pour le compte des éditions Groinge dans le cadre de la collection « les carnets du mois ». Elles furent publiées au mois de mai de la même année sous le titre « MARS MMV « .
Les pages impaires ont été réalisées entre le 27 février et le 4 avril 2015 .

PREFACE de Benoit Jahan:
Mars 2005-mars 2015,10 ans entre ces deux carnets improvisés.
Benoît Barale : un résistant.
Qu ‘est-ce qu ‘il lui a pris, à Benoît Barale, de refaire le même carnet dix ans après ?
Est-il assez fou pour reprendre un projet achevé 10 ans plus tôt et vouloir réactualiser un livre qui fut peut-être l’une des pires ventes de sa carrière ?
Est-il si têtu qu’il réussit de plus à convaincre un éditeur de récidiver dans une démarche aussi improbable ?
Je sais de quoi je parle : il y a 10 ans, c ‘est Fafé et moi qui, pour les éditions Groinge, lancions cette idée d ‘une collection de 12 carnets, un par mois, par 12 auteurs différents. L’idée n ‘était pas d ‘une grande originalité a priori, le principe du carnet autobiographique étant largement pratiqué déjà. J ‘avais d ‘ailleurs en tête les merveilleux carnets de Jo Manix publiés au Simo (réédités par FLBLB). Mais systématiser ce principe en une collection confiée à des auteurs différents, qui choisiraient à l’avance leur mois sur l ‘année en cours, et auxquels nous ferions confiance, cela me semblait une aventure éditoriale palpitante. Cela le fut, grâce à l ‘engagement des 12 auteurs choisis et au travail de suivi enthousiaste et redoutable d ‘efficacité de Fafé.
Mais du point de vue commercial, je dois avouer que nous n ‘avions pas prévu où cela nous mènerait : publier en une année 12 livres en plus des sorties prévues, c’était très lourd pour un petit éditeur comme Groinge, et il nous fallut cinq ans pour éponger nos dettes, juste le temps de continuer tant bien que mal à sortir quelques livres avant de fermer boutique fin 2010.
Quand je repense à ce projet, je mesure à quel point ces années 2000 étaient innocentes et remplies de rêves, pour nous et sûrement pour nombre d ‘éditeurs indépendants.
Il fallait en effet une bonne dose d ‘optimisme pour s ‘engager dans la publication, en une année, de douze livres dont nous ne connaissions absolument pas le contenu, et pour lesquels nous étions tenus à une confiance absolue en chacun de leurs auteurs. Au-delà des difficultés financières et des problèmes de distribution, quel éditeur oserait signer une dizaine de livres pour l’année en cours sans en avoir lu une seule page ? Innocents nous étions.
C ‘est ce petit grain de folie que je retrouve ici chez Benoît et son projet récidiviste.
Benoît Barale, autrefois Bsk, c ‘est ça : il est têtu, et il pratique la bande dessinée comme une sorte d’engagement solitaire et détaché. Il ne gagne pas sa vie avec, mais il y consacre un temps infini, envisage son œuvre avec un sérieux profond digne d ‘un pataphysicien, et se lance dans des projets qu’il planifie soigneusement sur les 5 ans à venir (au moins).
Il ne fait pas ça non plu pour le plaisir : il semble détester son dessin (c ‘est ce qu’il m ‘a souvent dit) mais il le retravaille sans cesse jusqu’à l ‘épuisement. Il fait cela de façon viscérale et obsessionnelle, comme un auteur survivant, un auteur qui a quelque chose à dire.
Car Benoît Barale a un vrai don : celui de donner un écho étrange et exotique à cette réalité quotidienne que nous ne percevons plus. Et il est important que cet écho résonne, quelle que soit la distance du temps.
Depuis le milieu des années 2000, des auteurs en vogue ont su surfer sur les flots incessants de la surproduction.
Lui, Benoît Barale, a plutôt pratiqué la brasse coulée. Mais, accroché à ses planches, il résiste, et c ‘est peut -être ainsi qu’il faut lire ce nouveau carnet « 10 ans après ».
Benoît Jahan

MARS 2005-2015
80 pages, N&B, couverture couleur
Collection PLG. Éditions PLG. ISBN : 978-2-917837-22-1

Catégorie :

Informations complémentaires

Poids 0.5 kg